Hop làààà. Troisième jour.
Ils font pousser les chats dans les jardins ici. Y a eu une bonne plantation cet hiver.
Sainte-Sophie. J’ai carrément connu plus moche, mais je travaille mon côté blasé. Un poil plus grand que mon appart.
Le harem de Topkapi. En fait c’est un peu comme une immense salle de bain bleue, mais sans les gens tout nus dedans.
Bon sinon… dessin de merde, mais pensée du jour. Pas évident de se sentir étranger-e-s (je ne vous apprends rien).
Alors bon. Deuxième jour.
1. Tu manques de rompre avec ton mec qui décidément te gonfle avec sa suissitude, tellement tu te sens enfermée en huis-clos. Le grand bazar n’aide pas fondamentalement à te sentir libre et autonome. Les 40 vendeurs qui te collent au cul en te demandant toutes les 12 secondes d’où tu viens, quel est ton nom, si tu aimes ce parfum et si des loukoums dans ta face te conviendraient, non plus.
2. Dans la rue, t’as droit à tous plein de truc bizarres et passablement inattendus : le mec sans bras qui te vend des pistaches (et tu continues à te demander comment il peut les servir les pistaches, tout en devinant la réponse, ce qui en un sens te fait bien rire) (mais tu as l’humour facile quand tu as passé 4h à t’engueuler avec ton mec dans les rues d’Istanbul). Mais y a aussi d’autres trucs plutôt étranges : on te vend des petits lapins. Et pour te montrer qu’ils sont à peu près en forme et à peu près vivants, on te met une carotte avec eux. Et ces petits cons la mangent (c’est basique un lapin).
(et toujours pas moyen de dessiner sur cet ordi…)
3. La bouffe, la bouffe et encore la bouffe. La ceinture que tu portais à ton arrivée ne rentre plus sur le même cran. Pfff. Salope d’Istanbul.
Bon. From Istanbul.
Plusieurs réflexions débiles de la première vraie journée à Istanbul :
1. Y a des pays où il fait froid comme en hiver mais où y a quand même du vrai soleil jaune qui te permet d’éviter de sombrer dans la déprime.
2. Les gens parlent une langue que tu ne connais pas, ce qui te rend méfiant-e si tu as un type de personnalité comme le mien. Ce qui n’est pas plus mal une fois sur deux. Et mal une fois sur deux, aussi. Ca dépend. Tu apprends du coup à comprendre cent fois mieux le langage des signes et surtout le langage corporel et gestuel et autre. Tu découvres qu’en matière de gestuelle et compagnie, les gens se ressemblent quand même pas mal d’un pays à l’autre en définitive.
3. Les femmes voilées, c’est contagieux par ici. Du coup par moments dans les rues, tu te rends tout à coup compte que tes cheveux sont indécents dis donc. T’as l’impression de provoquer presque. C’est hyper sexuel des cheveux, attends. Tu crois que les codes que tu connais sont logiques, tu voyages et boum. Tu deviens une perverse notoire. Haha. Marrant.
4. Les trams aux heures de pointe ici, c’est pire qu’à Genève : tu te retrouves sur les genoux de ton voisin. Qui parle turc. Mais avec des gestes. Que ton copain apprécie moyennement.
5. Y a un trafic de mouchoirs à Istanbul. Non, je rigole pas. Ben non. Tu fais trois pas et t’as un gamin (en général) qui veut te refiler ses mouchoirs pour une modique somme. Et si t’en veux pas, il te lâche pas jusqu’à que tu cèdes. Ou éventuellement que tu lui colles une bègne (ça c’est plutôt moi).
6. Ne sois pas en couple avec un blond-roux si tu espères passer inaperçue en Turquie. Ca aurait pu marcher, mais là non. On t’aborde en turc, on l’aborde en anglais. C’est comme ça, y a rien à faire.
7. L’intimité en couple en vacances c’est que’que chose. T’as l’habitude d’avoir un point de fuite quelconque, de pouvoir t’occuper à de saines et constructives activités et tout à coup tu découvres les joies du coinçage de cure-dents entre les dents, mêlé à quelques rots élégants pour remplir les soirées à l’hôtel. Ne minimise pas les passe-temps simples et compréhensibles même dans les moments difficiles.
8. La bouffe à Istanbul, ça déchire.
9. On est super coincé-e-s en Occident. Clair. Mais faut avouer que les 36 782 prières par jour, c’est assez destabilisant. Les flingues en vente apparemment libre aussi.
C’est tout pour l’instant.
(Ceci et un message programmé à l’avance. Là je suis à Istanbul. Donc pas ici. Mais plutôt là. Ok, merci de votre attention hein.)
Stress, pas le temps, vite.
Passer des diplômes et de la reconnaissance…
… à une sorte de limite presque infranchissable…
… on aura beau dire, c’est quand même injuste. Et frustrant.
Voilà.